Les principes directeurs qui sous-tendent ce projet de transformation des espaces sont la concentration stratégique des activités, la pérennité du patrimoine bâti, la modernisation des espaces et l’intégration de principes de durabilité. En continuité des travaux de planification, le projet vise à réduire le taux de vétusté tout en préservant les caractéristiques patrimoniales de cet immeuble d’exception. Les nouveaux aménagements ont été conçus pour offrir une grande flexibilité d'usages ainsi qu’une plus grande uniformité, fonctionnalité et convivialité afin de répondre aux besoins actuels et futurs de l’institution.
Rappelons que le même consortium —composé des firmes BBBL, Jodoin Lamarre Pratte architectes et Provencher Roy—, avait réalisé en 2019 le programme fonctionnel et technique et les plans et devis préliminaires pour la réaffectation de l’ensemble des espaces libérés sur le Campus de la montagne à la suite de la construction du Campus MIL. C’est donc une équipe avisée et connaissante du pavillon et des grands enjeux du dossier qui s’est vu confier en 2020 la réalisation de ce projet.
Ce projet de réaménagement intérieur s’inscrit dans un vaste projet de transformation, qui comprend aussi le remplacement des fenêtres dans les zones visées par le projet, la réfection d’une partie de la maçonnerie, le réaménagement intérieur du pavillon Marie-Victorin et celui du secteur ouest du pavillon Roger-Gaudry. L’ensemble représente l’un des plus vastes projets de réhabilitation d’infrastructures publiques en cours au Québec en termes d’envergure, de logistique et de complexité. Aux défis de conception et de construction d'un projet de réaménagement dans un bâtiment ancien existant s’ajoutent le processus d’obtention d’une certification LEED pour la conception et la construction d’aménagements intérieurs (LEED C+CI v4), la présence d’amiante et la cohabitation de plusieurs chantiers dans le même secteur.
Le pavillon Roger-Gaudry, emblème de l’Université de Montréal, a été conçu par l’architecte et ingénieur Ernest Cormier. Sa construction s’est échelonnée sur plusieurs années entre 1924 et 1943, avec une interruption des travaux de 1931 à 1941 — une période noire causée par la crise économique. Une des caractéristiques principales de cet édifice art déco, outre sa tour emblématique, sa composition symétrique et son impressionnante volumétrie, est le grand déploiement de son emprise au sol avec la répartition de six ailes en façade.